- Etape 17 Margaree NS – Stanley NS 306km 3h14
Les jours de mauvais temps se suivent et me font mijoter dans mon jus d’impatience de reprendre la route. Hier, le temps s’est éclairci vers 17h mais je n’y croyais pas, ce n’était pas prévu ainsi et je n’étais pas prête.
Aujourd’hui, je dois prévoir avec plus de finesse. Nous nous organisons Slawa et moi pour pouvoir décoller, si c’est possible. Je prépare toutes mes affaires qui n’ont pas bougé depuis trois semaines. Réflexion faite, il s’agit bien de quatre semaines. Petit-déjeuner à midi. Prévisions sur internet régulièrement pour voir si des changements interviennent. Finalement, nous rejoignons Charlie vers 15h30. Alors que le plafond est encore très incertain, nous essuyons même une petite averse sur la route. La manche se tortille comme un ver de terre. Le plafond n’est pas très haut.
Charlie, impassible nous attend, toujours aussi fringant.
Pour aller vers l’ouest, je compte repartir par la rivière St-John pour remonter au Québec. Donc, je dois repasser vers la Baie de Fundy, éviter les zones de Halifax et Moncton. J’ai le choix de repasser à Truro, à Amherst chez Malcom que je reverrais avec plaisir, ou par Stanley. Je choisis Stanley pour y rencontrer Dave, l’ami de Denis et Diane. Il était en vacances avec Seely, la première fois. Ce matin quand je l’appelle, il me répond présent, ils m’attendront. Je suis ravie. J’organise les choses pour arriver avant la nuit, si le vent me permet d’aller aussi loin. Slawa joue le jeu avec une délicatesse qui l’honore, alors que pour elle, mon départ signifie le retour à la solitude, même si elle ne vit pas de manière isolée.
Jusqu’à Stanley, environ 400 km par la route, il me faut prévoir 4h normalement. Le vent est nord-ouest. Je dois impérativement partir vers 16h ou ce sera difficile voire impossible d’arriver avant la nuit. Malgré l’aide efficace de Slawa qui prépare Charlie pour tout ce qu’elle sait faire, je ne suis pas prête avant 16h40. Tout doit retrouver sa place.
Le vent est toujours fort, le ciel est chargé de cumulus. Nous convenons que si j’ai un doute je puisse revenir ou me poser et appeler Slawa. Elle attendra environ un quart d’heure à l’aéroport.

Nous nous disons au revoir, certaines que nous aurons une autre occasion de nous revoir. Slawa va faire la chasse au chasseur de bleuets (myrtilles) sur la piste et je décolle.

Les conditions sont fortes, je n’ai pas l’impression d’avancer, je prends tous les raccourcis raisonnables que je peux, ce qui me fait découvrir de nouveaux paysages. La mer est battue par le vent et la cote écume. La lumière est magnifique et les odeurs montent jusqu’à moi, celles de la forêt, celles de la mer aussi. J’ai la notion de la quitter…

Les cumulus abondent le long de la cote, se suivent en rues de nuages, alignés par le vent. Je décide de poursuivre, le calme reviendra dans les airs avec l’affaiblissement des rayons du soleil.

Je passe sur le continent loin de Port Hawkesbury dont j’aperçois la zone industrielle fumante. Je fais l’impasse de la cote sud de Nouvelle-Ecosse vers Halifax pour gagner du temps et réduire les kilomètres avec le vent de face qui ralentit ma progression. Je tire le plus droit possible vers Stanley, mais le GPS n’est pas d’un grand secours car pour lui, les étendues de mer ont la même valeur que les autres. Pas pour moi !

Au-delà du premier tiers de la route, j’ai un beau voyage ensoleillé. Je vois loin, l’ile du prince Edouard, les cotes découpées de ce coté, et plus tard, loin devant, la baie de Fundy qui brille dans le soleil.
Je joue avec ce que m’indique la sonde météo : direction et force du vent à la surface puis à chaque 3000 pieds. Je vole une longue période à 6000 pieds où les vents sont plus favorables, ce qui me fait gagner du temps. Le froid se fait sentir. Je descends pour passer sous la zone E2900 d’Halifax. Le soleil est encore haut, je n’aurai pas de difficultés à arriver avant qu’il fasse nuit.

La piste de Stanley, en triangle, s’il vous plait, est magnifique ce soir. Et elle est occupée par des familles de pilotes qui passent leurs vacances dans les caravanes installées en bord du terrain. Dave n’est pas encore là. Jim prend contact avec Jacqueline que j’ai le plaisir d’avoir au téléphone. Elle est toute déçue de ne pas me voir mais comme la première fois, elle met leur caravane à ma disposition. Je suis touchée par cette ouverture, par l’accueil des Canadiens en général. Dave arrive peu de temps après. Et à partir de là, c’est du concentré de bonheur.
Et la nuit passée auprès du lac me réserve la magie du chant des huards.
Step 17 Margaree NS - NS 306km Stanley 3:14
The bad weather will follow and make me stew in my juices waiting to hit the road. Yesterday the weather cleared to 17h but I did not believe it, it was not forcasted and I was not ready. Today, I predict more finesse. We organize Slawa and me to take off, if it’s possible. I prepare all my things that have not moved for three weeks. On reflection, it is indeed four weeks. Breakfast at noon. Forecast internet regularly to see if changes occur. Finally, we agree with Charlie around 15:30. While the ceiling is still very uncertain, we suffer even a little shower on the road. The wind sock squirms like a worm. The ceiling is not very high.
Charlie impassively ahead, still dashing.
To go west, I intend to leave the river St. John to go back to Quebec. So I have to iron into the Bay of Fundy, avoid areas of Halifax and Moncton. I have the choice of board in Truro, Amherst with Malcolm that I would see with pleasure, or Stanley. I choose Stanley to meet Dave, Denis and Diane’s friend. He was vacationing with Seely, the first time. This morning when I called, he says ok, they are waiting for me. I am delighted. I organize things to arrive before nightfall, if the wind allows me to go that far. Slawa plays the game with a delicacy that honors, while for her, my departure means the return to solitude, even if it does not live in isolation.
To Stanley, about 400 miles by road, I must provide 4h normally. The wind is northwest. I must absolutely leave around 16h or it will be difficult or impossible to reach before nightfall. Despite the efficient help of Slawa Charlie prepares for what she can do, I’m not ready until 16h40. Everything must find its place.
The wind is still strong, the sky is responsible for cumulus. We agree that if I have a doubt I can come back or call me and ask Slawa. She will wait about fifteen minutes to the airport.
We say goodbye, sure that we will have another opportunity to see us. Slawa going to hunt the hunter blueberries (huckleberries) on the trail and I took off.
The conditions are strong, I did not feel like progress, I take all reasonable shortcuts that I can, which makes me discover new landscapes. The sea is battered by wind and spray rating. The light is beautiful and smells rise up to me, those of the forest, those of the sea also. I have the notion of leaving it...
Cumulus clouds are abundant along the coast, following in cloud streets, lined by the wind. I decide to continue, the dust settles in the air with the weakening of the sun.
I pass on the mainland near Port Hawkesbury, which I see the smoky industrial area. I’m stalled on the south coast of Nova Scotia to Halifax to save time and reduce the miles with the headwind slowed my progress. I shoot as straight as possible to Stanley, but the GPS is not very helpful because for him, sea and ground have the same value. Not for me ! Beyond the first third of the way, I have a nice trip sunny. I see far, Prince Edward Island, the ratings cut to this side, and later, far ahead, the Bay of Fundy, which shines in the sun.
I play with the antenna that tells me weather : wind direction and strength of the surface and then every 3000 feet. I fly a long period to 6000 feet where the winds are more favorable, which saves me time. The cold is felt. I went down to pass under the area of Halifax E2900. The sun is still high, I will not have difficulties to arrive before dark.
The runway at Stanley, triangle, is beautiful tonight. And it is occupied by families of pilots who spend their holidays in caravans parked on the sidelines. Dave is not there yet. Jim will contact Jacqueline I am pleased to have the phone. She is very disappointed not to see me but as the first time, she puts their caravan at my disposal. I am touched by this, by the reception of Canadians in general. Dave arrived shortly after. And from there, it’s concentrated happiness.
And last night at the lake store for me the magic of song of the loons.
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